YOU DONT HAVE TO WORRY , winnie ♥

Oh you just got to be happy

c'mon Show us your teeth (..) 'cos everyones got troubles thats the way the story goes

Les choses étaient ainsi,
on était pas toujours heureux, mais il y avait des fois où on l'était particulièrement, tout comme des moments où on se sentait indifférent, pas plus heureux ou moins triste. Aujourd'hui était l'un de ces jours pour Luna,
elle avait passé la matinée chez elle, et cette après-midi, Winnie, une voisine habitant également dans le quartier de La Jolla devait passer la voir, Luna attendait avec impatience son arrive.
(...)
Comme prévue, Winnie était arrivée dans l'après-midi et d'abord, les jeunes femmes avaient discuté de choses banales, de mode, des derniers potins, de la dernière soirée à laquelle elles étaient allés, de celle à laquelle Luna avait rencontré un beau garçon qu'elle souhaiterait présenter à Winnie, elle lui avait annoncé ça de son air rieur et taquin habituel, souhaitant mettre mal à l'aise sa voisine, la voir rougir, tout ça pour le plaisir de l'embêter. Mais rapidement, la conversation était devenue beaucoup plus sérieuse. Installée toutes les deux dans le grand salon lumineux, Luna avait entre ses doigts un stylo, elle s'amusait à le faire tourbillonner entre ces doigts, c'était ce nouveau sport qu'on appelait le pen spinning, elle avait apprit quelques figures, c'était dure au début, puis après.. ça allait.
A côté d'elle était posée un grand verre de limonade, et Winnie.. Winnie avait commencé à parler de choses beaucoup moins drôle mais Luna l'écoutait, elle se devait de le faire, et puis, ça lui faisait plaisir de s'intéresser à son amie, elle la coupa cependant alors qu'elle parlait de son frère :

« Arrête de parler de lui, jveux dire.. vous êtes deux personnes différentes, tu peux pas comparer. Peut être que tes parents le font mais ils devraient pas, tu sais j'ai aussi un frère, c'lui qui va reprendre l'affaire familiale et tout, mes parents s'intéressent qu'à lui, est-ce que jvois ça d'un mauvais côté ? Non, positive un peu....»

WINNIE ; Oui je sais bien... Mais ce que je veux dire, c'est qu'il passe son temps à me surveiller. Chris est sans arrêt sur mon dos. Et il ne veux pas reprendre la suite de père, au contraire de ton frère à toi. J'en entend parler à longueur de journée, tu sais ? Enfin, ma mère est... admirative parce qu'il a fait une fac'. Moi j'en ai pas eu le droit. J'ai l'impression d'être une ratée quand je les entends parler de mes aînés.

Je regardais un instant Luna. Elle me semblait telle une étoile filante : libre de ses mouvements, de faire ce qu'elle voulait, de dire ce qu'elle pensait. Et moi je l'enviais pour ça. Depuis que j'étais arrivée ici, Luna m'avait redonné le sourire. Et étais, en quelque sorte, devenue mon modèle.

« Pitiééééé Winnie, épargne moi ça. Je suis pas à la fac, est-ce que jsuis une ratée ? Bon, peut être. Mais et alors ? Je veux dire, c'est pas car on va pas à la fac qu'on a loupé notre vie, l'important c'pas d'être un modèle social, l'important c'est que toi tu te sentes bien dans ce que tu fais, après, c'est sûr que si t'aurais voulu aller à la fac.. bon, tu sais, dans deux ans t'es majeur alors ça peut s'arranger, tu pourras y aller à ce moment là, arrête de tout dramatiser.»

Luna lui adressa un léger sourire, confiant et réconfortant,histoire de la rassurer. Le stylo qu'elle avait entre les doigts continuait de tourner et elle n'avait même plus besoin de le regarder. Ce stylo était comme elle en quelque sorte, libre de ses mouvements, d'aller dans tout les sens, de passer partout... Luna était complètement indépendante, enfin, non, pas complètement, elle dépendait un peu de l'argent de ses parents, mais il avait toujours été naturelle pour elle d'en avoir, alors en quelque sorte, et puisqu'elle faisait tout ce qu'il lui plaisait sans demander l'avis de personne, on pouvait la considérer comme indépendante. Elle posa le stylo sur la petite table du salon, attrapa son verre de limonade et en bu une longue gorgée. Puis elle s'adressa à nouveau à Winnie :

« Ya autre chose que les études Winn' , trouves toi une passion, un hobbie... ou rebelle toi contre l'autorité de tes parents, je sais pas moi, ça peut pas être aussi compliqué que tu ne le dis...»

Elle était libre et insouciante. Dans la bouche de Luna, tout semblait simple. Si seulement... Mais elle ne comprenait pas que ma mère était une peste notoire. Elle m'avait "embauchée" à la fin du lycée. D'après elle, l'université n'était pas envisageable. Alors certes, j'étais libre la plupart du temps, mon boulot d'assistante ne me forçant qu'à de maigres heures le samedi, mais je n'étais pas heureuse.

WINNIE ; honnêtement Luna, on échange de vie quand tu veux...

Dis-je en riant, pour clore le sujet. Je n'avais même plus vraiment envie d'en parler. Luna arrivait toujours à me changer les idées. C'était aussi pour ça que je l'aimais bien, sans doute.

La brunette secoua vivement la tête, changer de vie ? C'était hors de question, elle aimait bien trop ce qu'elle vivait pour vouloir changer et ça n'était négociable à aucun prix. Elle était fière d'avoir choisi ce qu'elle faisait, ça n'allait peut être pas la mener loin mais elle était heureuse ainsi, elle était libre et pouvait faire ce qu'elle voulait sans que personne ne lui interdise, et dés son plus jeune âge elle avait eu cet envie de liberté, cet esprit de repousser les limites, elle était insouciante, parfois naïve mais elle s'en fichait éperdument.

« Jamais. Ta mère se pendrait sûrement si elle m'avait comme fille, et je ne lui souhaite guère. »

Doucement, elle leva les bras au dessus d'elle pour s'étirer puis passa une main dans ses cheveux bouclés et sombres:

« Je pense que le bonheur se trouve dans les choses simples de la vie et incessamment sous peu j'ai en vue de me trouver un travail que j'aime, ça serait par exemple... donner des cours de guitare ou de piano, je placerais tout cet argent sur un compte et ça me ferait des économies en cas d'un éventuel désastre financier de mes parents. Je préfère prévoir, on sait jamais ce qui peut arriver pas vrai ? Et puis, je crois que j'aimerais avoir un tout petit appartement. Le genre que jserais heureuse de dire qu'il est à moi, de payer le loyer chaque mois et de me dire que c'mon argent, tu comprends ? C'est de ça dont j'ai envie, ça me rendrait très fière. »

Elle sourit légèrement, s'imaginant déjà donner chaque mois l'enveloppe du loyer au propriétaire, un vieux grisonnant qui habiterait au rez-de-chaussé de l'immeuble où elle vivrait et qui viendrait lui demander aimablement le loyer en lui proposant en suite une tasse de thé. Ou de café.

« J'aimerais aussi.. avoir un chat pour ne pas être complètement seule... un chat gris ou roux qui s'appellerait câlin*... c'est mignon non ? »

* le texte en italique est dit en français par le personnage.

Je secouais la tête en riant au projet de Luna. Elle avait une vie simple par moment. Moi aussi, j'étais libre la plupart du temps. Sauf quand la peste en chef se décidait à me rappeler et restreignait le peu de liberté que je pouvais avoir. Inutile de compter sur mes frères dans ces cas là. Quand ils ne passaient pas leur temps à se taper dessus, chose rare, ils étaient tout le temps à l'extérieur. Donc me consacraient très peu de temps.Je regardais Luna délirer sur son chat et son loyer payer par ses soin.

WINNIE ; Très mignon. Et ce pauvre chat mourrait de fin parce que tu finirais par l'oublier en rentrant de tes soirées. Quoi que, non, ta gentille voisine viendrait sans doute s'occuper de ta boule de poil avant qu'elle ne meure...

Je lui souris. Elle avait de bonnes idées, je ne voulais juste pas l'admettre.

WINNIE ; Au fait l'artiste, quand est-ce que je pourrais entendre une de tes compositions ? Tu sais à quel point j'aime ce que tu fais...